Magnificat, Credo et Gloria de Vivaldi
Les trois uvres de notre programme, Magnificat, Credo et Gloria, font partie des pages les plus célèbres de la musique sacrée écrite par le célèbre compositeur vénitien, directeur musical de l'Ospedale della Pietà, pour les occasions liturgiques de ce grand orphelinat.
Le Magnificat comprend des parties chorales et des airs pour solistes, avec orchestre, et le Credo pour chur et orchestre ; le Gloria, pour solistes, chur et orchestre, témoigne de la grande maîtrise de Vivaldi dans l'écriture d'une uvre complexe épousant les textes sacrés avec une invention contrastée et expressive.
Messe Ad Dei majorem gloriam de Campra (1660-1744)
André Campra, né à Aix-en-Provence en 1660, a occupé des postes importants comme maître de musique, à Paris d'abord puis également à Versailles où il meurt en 1744.
Il publie des messes, des motets, des psaumes, mais aussi de la musique profane : des tragédies lyriques, des opéras, des opéras-ballets -dont il crée le genre-, des divertissements, des cantates françaises Il s'efforce de mêler " la délicatesse de la musique française à la vivacité de la musique italienne " et apparaît, en son temps, comme un novateur.
La Messe Ad Dei majorem gloriam, composée en 1699, alors qu'il était maître de musique à Notre-Dame de Paris, porte l'empreinte du style personnel du compositeur.
Magnificat de John Rutter
Le Magnificat de John Rutter, composé au tout début de 1990, a été donné en première au Carnegie Hall de New-York en mai de la même année, sous la direction du compositeur. John Rutter s'est inspiré des célébrations joyeuses des pays hispaniques pour les jours de fête de la Vierge, et, à l'exemple de Bach, a ajouté au texte liturgique latin le beau poème anglais ancien Of a rose et la prière Sancta Maria . Cette uvre célèbre avec allégresse, confiance et poésie, la louange adressée à Dieu par Marie lorsque l'Ange lui annonce qu'elle va donner naissance au Messie.
Messe Allemande D 872 de Franz Schubert
La Messe Allemande D872 (1827) de Franz Schubert est inspirée des cantiques populaires. L'esprit de ces hymnes (la Messe comprend huit parties) n'est pas très éloigné de celui du lied, avec un charme incontestable et un lyrisme discret. Cette oeuvre qui ne fut jamais exécutée du vivant de Schubert a actuellement la faveur des ensembles vocaux et instrumentaux (vents).
Le répertoire actuel de l'EVN comprend des uvres de musique profane (Lassus, Mozart, Fauré) et plus largement de musique sacrée (Victoria, Buxtehude, Schütz, Purcell, Bach), avec, ces dernières années, un accent mis sur la musique française (Josquin Desprez, Charpentier, Rameau, Fauré, Duruflé). L'EVN s'est attaché à créer ou re-créer en région PACA des uvres peu connues (Messe chorale n°4 de Gounod) ou inédites (Les Sept paroles du Christ en croix de Franck) qu'il a interprétées dans la cathédrale de Nice dans le cadre du Festival de Musique Sacrée, leur donnant ainsi une large audience.
L'évolution continue de l'EVN vers la qualité lui attire la confiance des professionnels. Aussi le chur a-t-il réalisé son souhait de création mondiale en passant commande à Pierre Ruscher, compositeur résidant à Vence, d'un oratorio "Honorat" pour chur, solistes et orchestre, créé en 2004 dans le cadre des célébrations du XVIe centenaire de fondation de l'Abbaye de Lerins. C'est, après le Requiem de Duruflé marquant la fin du XXe siècle, un pas dans le 3e millénaire avec une uvre spécialement écrite pour le chur à l'aube de ce siècle. Il a interprété Honorat en première audition à Nice le 20 juin 2008 dans le cadre du Festival de Musique Sacrée de Nice.
D'autre part, pour ses concerts, l'EVN s'assure la collaboration de professionnels reconnus : solistes vocaux des opéras de la région, organistes titulaires des orgues d'églises de Nice et de Monaco, instrumentistes faisant ou ayant fait partie des orchestres prestigieux de la région (Cannes-PACA, Philharmonique de Nice, Philharmonique de Monte-Carlo). Cela lui permet de viser une qualité réelle dans ses prestations publiques, notamment les Festivals auxquels il est invité.
Ces dernières années, des programmes festifs ont permis d'intégrer au répertoire des uvres profanes (Mozart, Offenbach etc.) et d'autres plus récentes (chansons traditionnelles et variétés contemporaines). L'Ensemble Vocal de Nice s'ouvre ainsi à un vaste public.
Cantate BWV4 de Jean-Sebastien Bach (1604-1673)
La plupart des cantates de Bach datent de Leipzig, entre 1723 et 1750, où obligation est faite au Cantor d'assurer le culte du Temple Saint-Thomas. Mais l'absence de récitatif et d'aria da capo dans la cantate 4 laisse penser qu'elle date de Mulhausen (1707-1708) et qu'elle a été reprise ensuite.
Les sept versets sont construits à partir du choral de Luther de 1524, issu de la séquence grégorienne du "Victimae paschaldi laudes". La cantate fait apparaître une construction symétrique : versets 1, 4 7, à quatre voix ; versets 2, 6 à deux voix ; versets 3, 5 à une voix. La virtuosité contrapuntique s'allie à l'intensité émotionnelle.
Cantate Das Neugebor'ne Kindelein de Dietrich Buxtehude (1637-1707)
Cette cantate pour le temps de Noël nous dit l'humanité de Jésus.
Elle nous décrit le petit enfant, source de joie parce qu'il réconcilie le Père céleste avec les humains que nous sommes. Le monde, l'enfer et le diable ne peuvent rien contre nous. Le petit enfant est notre refuge - selon les paroles même du choral de Luther.
Illustre organiste de la Marienkirche de Lübeck, d'origine danoise, Buxtehude a été l'un des grands maîtres de l'orgue.
Ses pièces pour orgue, qui ont influencé Bach, exigent un brillant jeu de pédales et se recommandent par la solidité de leur construction et par l'emploi de l'ostinato.
Magnificat de Johann Pachelbel (1653-1706)
Johann Pachelbel a écrit de très nombreuses uvres de musique religieuse.
Il mit à l'honneur dans les églises de l' Allemagne du Sud le style concertant de tradition catholique italienne. Précédant d'une génération J-S Bach, il eut une grande influence sur ce compositeur.
Il est l'auteur notamment de Magnificat de forme très variée, dont treize sont parvenus jusqu'à nous. Ces uvres, écrites pour être chantées lors des vêpres de la Vierge, sont tenues comme les plus belles de ses créations.
Messe Chorale No. 4 de Charles Gounod (1818-1893)
La messe n°4 fut composée pour la béatification de Jean-Baptiste de la Salle et jouée à Reims en juin 1888.
Le thème grégorien du Credo IV revient dans chaque partie de l'Ordinaire, expliquant son titre Messe chorale sur l'intonation de la liturgie catholique.
L'écriture est proche de l'art de Palestrina. Ce cantus firmus est traité en contrepoint, plus présent que la verticalité harmonique. Le Kyrie est fugué, le Gloria est contrasté, le Credo est figuraliste, le Sanctus et le Benedictus sont d'abord méditatifs, puis presque brillants, l'Agnus Dei se termine dans la paix. L'instrumentation est confiée à l'orgue d'accompagnement et au grand orgue.
Cette messe, actuellement non éditée, nous a été communiquée par la Bibliothèque Nationale.
Petite Messe Solennelle de Gioacchino Rossini (1792-1868)
Après la gloire acquise par ses opéras, dont La Cenerentola, Le Barbier de Séville, Othello, Guillaume Tell, Rossini prit une mystérieuse retraite anticipée à trente huit ans. Toutefois, les dernières années de sa vie sont marquées par deux oeuvres religieuses significatives: le Stabat Mater et la Petite Messe Solennelle. Sous-titrée "dernier péché mortel", elle fait partie de l'ensemble des Péchés de ma vieillesse.
Créée en 1864 pour la consécration de la chapelle de la Comtesse Pillet-Will, sa dédicataire, cette Messe comprend quatorze numéros dévolus aux solistes, aux choeurs ou en dialogue.
Le Rossini des opéras n'est pas absent des airs de Ténor et Basse, tandis que se dégage des airs ou duos de Soprano et d'Alto un sentiment d'imploration recueillie. L'écriture des Choeurs Christe a capella et des deux fugues Cum Sancto Spiritu et Et Vitam Venturi Saeculi retrouve la science du contrepoint des Maîtres anciens. De l'ensemble se dégage une grandeur certaine.
Les Sept Paroles du Christ en Croix de César Franck (1822-1890)
Curieuse destinée que celle de cette oeuvre importante tombée dans l'oubli jusqu'en 1977, bien que composée en 1859. La renommée de Franck nous est parvenue à travers le renouveau de la musique religieuse française. Les sept paroles du Christ en croix devraient donc y tenir une place de choix.
Mais ce n'est en 1955 que la bibliothèque de l'Université de Liège (ville natale de Franck) reçoit le manuscrit, auquel s'intéresse Armin Landgraf, jusqu'à la création en mars 1977. En effet, la composition à destination liturgique ne fut pas jouée du vivant de Franck et elle est aujourd'hui peu proposée à l'appréciation du public.
Bien qu'il ne s'agisse pas d'une oeuvre de jeunesse de Franck, elle se situe encore dans la tradition stylistique héritée du classicisme et imprégnée du grand opéra. Les accents personnels, tels que nous les rencontrons dans les Béatitudes, y sont à peine perceptibles mais cette oeuvre atteste, après les premières productions plus complaisantes et éphémères, l'engagement du compositeur vers l'expression d'une spiritualité profonde et intimement vécue. Intéressante l'utilisation, en plus de la voix de soprano et de basse, de deux ténors, dont un dans une tessiture très aiguë.
Le texte qu'il choisit d'illustrer ne consiste pas en la relation des souffrances du Christ; ce sont uniquemenet les paroles du Crucifié. Il s'agit ici d'approfondir musicalement la véritable signification qui se cache derrière ce déroulement extérieur des évènements du Golgotha et se résume symboliquement dans les paroles de Jésus: le pardon, la promesse du salut, la compassion, l'abandon, la rédemption, et la soumission à la volonté divine.
Messe de Minuit de Marc-Antoine Charpentier (1645-1704)
La Messe de Minuit est à juste titre l'une des pages les plus célèbres de Charpentier. Elle fut composée pour la nuit de Noël vers 1690 pour solistes, choeur, orchestre avec flûtes et basse continue. Selon une coutume en usage à l'époque, cette messe fait largement appel au répertoire des noëls populaires que Charpentier utilise comme matériau thématique. Il réalise ainsi une oeuvre pleine de goût et d'esprit où le plaisir de ce jeu musical s'associe à l'allégresse festive de Noël.
Charpentier a été le grande maître de son temps : science de l'harmonie et du contrepoint et audace d'écriture (dissonnance, modulation, chromatisme).
Musique pour les Funérailles de la reine Mary d'Henry Purcell (1659-1695)
Mort à 36 ans, inhumé, comme les Rois, à Westminster Abbey dont il était l'organiste titulaire, Purcell reste le plus grand des musiciens baroques anglais.
Compositeur de Didon et Enée et du Roi Arthur, pièces intermédiaires entre théâtre et opéra, il écrivit aussi une Ode à Sainte Cécile et des oeuvres reflétant la vie de la cour: Ode pour l'anniversaire de la Reine Mary.
Le couronnement de Guillaume III de Nassau et de la Reine Mary eut lieu en 1689. La Reine mourut cinq ans plus tard. Un manuscrit de l'époque atteste que "le service se déroula avec une intense émotion", sentiment qui se dégage toujours de cette Musique pour les Funérailles de la reine Mary. Un an plus tard, Purcell fut inhumé près de son orgue.
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Honorat de Pierre Ruscher
> Cantate
BWV4 de Jean-Sebastien Bach
> Cantate
Das Neugebor'ne Kindelein de Dietrich Buxtehude
> Les
Sept Paroles du Christ en Croix de César Franck
> Les Sept Paroles de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur la croix de Gounod
> Magnificat
de Johann Pachelbel
> Magnificat
de John Rutter
> Magnificat,
Credo, Gloria de Vivaldi
> Magnificat et Messa a quattro
voci de Monteverdi
> Messe
Ad Dei majorem gloriam de Campra
> Messe
Allemande D 872 de Franz Schubert
> Messe
Chorale No. 4 de Charles Gounod
> Messe
de Minuit, Magnificat et Oratorio de Noël de M.A. Charpentier
> Musique
pour les Funérailles de la reine Mary d'Henry Purcell
> Petite
Messe Solennelle de Gioacchino Rossini
> Requiem
et Motets de Maurice Duruflé
> Requiem de Fauré
Requiem et Motets de Maurice Duruflé (1902-1986)
Intialement conçue comme une suite de paraphrases pour orgue des textes de la Messe des Morts, et dédiée à la mémoire d'un ami défunt, l'oeuvre a résulté d'une commande des Editions Durand à Paris, au lendemain de la seconde guerre mondiale.
La partition en fut écrite en trois versions : celle avec grand orchestre et orgue, dès 1947; puis une autre avec orgue seul; enfin, publiée en 1961, une version à effectif instrumental réduit, dit "d'église", et sans doute la mieux adaptée à l'esprit de l'oeuvre.
La création eut lieu à Paris, à la radio, puis en concert en 1947, sous la direction de Roger Désormière.
Le succès fut immédiat, et s'est prolongé tout particulièrement dans les pays anglo-saxons et aux Etats-Unis.
Oeuvre chantée par l'EVN au Festival de Musique Sacrée de Nice en 2002 à l'occasion du centenaire de Duruflé.